5,0 de 5 estrellas
Un des meilleurs Marvel
Revisado en Francia 🇫🇷 el18 de enero de 2020
Vingt et unième film interconnecté, voici un projet plus important qu’il n’y parait. Dix ans après la création d’un univers cinématographique partagé sans précédent et auquel tous les autres grands studios prévoyaient un échec cinglant, Marvel Studios a déjoué tous les pronostics et s’est imposé comme un faiseur de héros, sans aucun rival direct, car même la distinguée concurrence (DC) n’arrive pas à raccrocher les wagons, sauf en quelques rares occasions. Pourtant, c’est ce qui arrive, en 2017, lors de la sortie de Wonder Woman, qui donne pour la première fois la tête d’affiche à une héroïne et qui devient un succès mondial. Il était donc temps que la maison des idées, vole vers le chemin de la diversité, afin de ne pas se laisser distancer. Un premier pas fut fait en 2018, lors de la sortie en salles de Black Panther, avec le premier héros noir en tête d’affiche et son héritage culturel africain, qui fit sensation auprès du public, récoltant un succès sans commune mesure, pour un premier film en solo, amplement mérité. Un pas décisif, qui devait mener Captain Marvel, vers sa vitesse de croisière légitime, afin d’être un succès.
Ma critique portera sur l’édition Coffret 4K + Blu Ray, comprenant également le buste de l’héroïne. La statuette livrée est de très bonne qualité, solide, bien sculptée et très détaillée, elle ressemble au personnage, il y a deux têtes, une avec les cheveux longs et une avec les cheveux courts, qui s’interchangent très facilement grâce à un aimant, suivant la préférence. Côté technique, le Blu Ray délivre un rendu digne de la HD, en tout point sublime. L’image est réellement superbe, la définition est d’une netteté incroyable, il n’y a aucun grain, les couleurs sont chaudes et lumineuses, le contraste est fabuleux et les détails apparaissent dans les arrières plans de manière impeccable. Le traitement du son effectué ici magnifie les scènes spectaculaires, qui sont parfaitement restituées dans toute leur ampleur, les dialogues sont très bien intégrés, mais la Version Française, plutôt bonne, pourtant traitée en Dolby Digital Plus 7.1, reste bien en dessous de la Version Originale avec Sous-Titres Français, présentée en DTS HD Master audio 7.1, qui se révèle largement supérieure et est à privilégier, plus précise et beaucoup plus dynamique. Sans oublier, une bande originale rythmée au son des années 90, qui permet de se remémorer d’anciens succès, avec des groupes Rock comme Nirvana, No Doubt ou encore Garbage, qui se retrouvent parfaitement insérés dans les séquences filmées. Un sans-fautes.
Personnage apparu dans les comics Marvel en 1967, Mar-Vell est un Capitaine de l’armée Kree, venu espionner la terre, mais s’étant attaché à ses habitants, il décide d’en devenir son protecteur et devient le détenteur initial de l’alias de Captain Marvel. Après quelques changements éditoriaux, Jim Starlin arrive aux commandes de la série et lui offre des aventures cosmiques épiques, relançant totalement le titre, avant de faire mourir le personnage d’un cancer, en 1982, entouré de tous les héros, devenus ses amis.
Afin de ne pas perdre les droits d’exploitation du nom et les comics détestant le vide, les lecteurs réguliers le savent bien, la renaissance de Captain Marvel, est organisée sous les traits d’une femme, Monica Rambeau, puisant ses pouvoirs sous forme d’énergie surpuissante, elle gagne ses galons en faisant partie des Avengers, devenant même leur leader, n’étant pas très à l’aise avec son surnom, elle décide de se renommer Photon et cède en 1993, le titre de Captain Marvel au fils de Mar-Vell, Génis-Vell, créé à partir de son matériel génétique. Dans les années 2000, c’est un nouveau guerrier Kree, Noh-Varr, qui débarque sur terre, ensuite c’est au tour de la fille de Mar-Vell, Phyla-Vell, de prendre sa succession, mais aucun ne marche parmi ces trois récents héros censés prendre le relais. Le constat est amer pour Marvel, qui n’arrive plus à faire briller ce nom jadis prestigieux, homonyme de la maison d’édition et surtout à relancer les ventes en perdition d’un titre, la faute à des personnages de troisième zone, sans aucun charisme et incapable de susciter l’attachement des lecteurs.
De son côté, le personnage de Carol Danvers apparait dans les comics en 1968, elle est responsable de la sécurité de la base spatiale Cap Canaveral, quand elle entre en contact avec Mar-Vell, qui lui sauve la vie. Après plusieurs années, Carol réapparait en 1977, en tant que rédactrice en chef, embauchée par Jonah Jameson, directeur du journal The Daily Bugle, tandis que son alter égo, Miss Marvel, lui vaut une crise psychologique inédite, car elle ne se rappelle pas ses actions quand elle intervient. Evoluant toujours plus loin, elle devient à partir de 1981, l’héroïne cosmique Binaire, qui puise ses missions dans l’espace jusqu’en 1997, elle se transforme et devient Warbird à partir de 1998, avant de redevenir Miss Marvel, à partir de 2006.
En 2012, l’éditeur décide alors de frapper un grand coup, afin de ramener Captain Marvel sur le devant de la scène tout en lui rendant son prestige perdu. Il décide de prendre, une héroïne aimée et connue de longue date par les fans, ayant un parcours intéressant et complexe, mais aussi ayant un passif avec tous les autres héros, que ce soit les Avengers, les X-Men, les Fantastiques ou encore Daredevil et Spider-Man, ce qui en fait un fer de lance idéal, pouvant assurer un lien affectif évident et le faire perdurer sur la durée. C’est ainsi qu’est lancé le nouveau titre, centré sur Carol Danvers, où tout est redéfini. Les principales caractéristiques qui ont fait la force du personnage, sont mises en avant : son humanité, sa volonté à toute épreuve, sa générosité, son sens du devoir, son courage, sans oublier ses failles. Et ça marche, ses nouvelles aventures redonnent enfin toute son importance à un nom tombé en désuétude au fil du temps, porté par une équipe de scénaristes et dessinatrices renommées, lui restituant sa place centrale au sein de l’univers Marvel, en tant que membre actif des Avengers et des Gardiens de la Galaxie, tout en insistant sur la place de son alter égo civil, en tant que femme et de l’importance de son héritage, tant au niveau terrien que Kree.
Les lignes étaient toutes tracées, pour construire une adaptation digne de ce nom. Ce qui est fait, en 2019, dans toutes les bonnes salles obscures. Cependant, avant d’affronter le verdict du public, il est un adversaire inattendu que notre super-héroïne dût faire face, qui n’était nul autre que le pouvoir en place de son propre pays. Mécontent de voir la représentation d’une femme autonome en tête d’affiche, le Président himself, chargea des sénateurs qui lui sont proches, de discréditer Brie LARSON, l’actrice principale. Alors qu’elle demande plus d’inclusivité, afin de développer une diversité accrue des critiques de cinéma, dans le but de toucher un maximum de personnes parmi les plus variées possible, ses détracteurs l’accusent d’être sectaire contre la population masculine, ce qui enclenche une réaction fulgurante sur le net, l’accusant de tous les maux. Avant que le film sorte, trois semaines avant que personne n’ait vu la moindre image, des dizaines de milliers de personnes se rendent sur les sites qui recensent les critiques, afin de le descendre en flèche, le décrivant comme nul et espérant en faire un échec.
Heureusement, la grande majorité du public répondra présent, lui assurant un succès amplement mérité, à une vitesse digne de rivaliser avec les plus grands pilotes volant dans la stratosphère, puisque qu’il ne mettra que 3 semaines à franchir la barre du 1 milliard de Dollars de recettes dans le monde. Confirmant que mettre une héroïne en avant marche du tonnerre, pour peu que son histoire parle à beaucoup, via un personnage auquel tout le monde peut s’identifier.
Il faut aussi rendre à César ce qui lui appartient, à savoir l’excellent choix du casting :
Brie LARSON, incarne à la perfection Carol Danvers alias Captain Marvel, partagée entre sa formation Kree et son passé terrien, l’héroïne va devoir choisir sa destinée, afin de devenir le personnage le plus puissant de tout l’univers Marvel. Mieux que le meilleur choix possible, elle ne se contente pas d’interpréter, elle EST Carol Danvers. Dotée d’une crédibilité sans faille, d’un jeu intense et variée, pleine de charisme et révélant des petites micro-expressions subtiles, elle parvient à rendre son assurance, sa volonté, mais aussi ses doutes et sait exploiter à merveille toutes ses multiples facettes, à la fois attachante et bad ass, afin de déboucher sur une Captain Marvel accomplie ; à ses côtés, on retrouve Samuel JACKSON qui interprète Nick Fury, alors simple agent du S.H.I.E.L.D., il découvre l’existence d’une race extra-terrestre peuplée de métamorphes, vivant sur notre planète : les Skrulls et il fait la connaissance de Carol, en tant que guerrière Kree du nom de Vers (son nom sur l’empire Kree), ce qui débouche sur une complicité immédiate, véritable délice du film et qui vient appuyer l’incroyable alchimie du duo, renforcée par l’amitié des deux acteurs dans la vie réelle, sans oublier l’incroyable rajeunissement de 20 ans opéré grâce à des effets spéciaux impressionnants, qui introduit un jeune Nick Fury empreint d’étonnement, loin de la version désabusée et cynique du Directeur de l’agence de contre-espionnage, qui est paré à tout.
Parmi les nouveaux arrivants, Jude LAW, incarne avec justesse, Yon-Rogg, Commandant Kree sur la planète Hala, sa mission est de poursuivre et de combattre les Skrulls, ennemis de longue date des Krees, il réussit à faire passer toutes les émotions de son personnage à travers un spectre très large et confirme son grand talent ; face à lui, l’excellent Ben MENDELSOHN interprète le Général Talos, leader du peuple Skrull, ennemi ancestral des Krees, l’acteur est ambigu à souhait, surfant à merveille sur la complexité de son personnage et affiche un jeu tout en nuances, antagoniste au début de l’histoire, il se construit une palette riche en émotions, qui vont en surprendre plus d’un ; Lashana LYNCH, campe avec toute l’intégrité requise, Maria Rambeau, la meilleure amie de Carol et pilote d’essai dans l’armée, elle est le lien indéfectible qui l’aide à retrouver son humanité, la comédienne réussit à explorer la force et l’émotion subtile du personnage, restituant si bien cette profonde histoire d’amitié entre deux femmes qui font front commun face à l’adversité ; Gemma CHAN s’impose avec force en incarnant Minn-Erva, tireuse d’élite, stratège et bad ass, elle rivalise avec Carol pour s’imposer comme numéro un au sein de la Starforce, l’actrice explose tout sur son passage avec ce rôle décalé et impertinent, dommage que son temps sur l’écran soit limité ; enfin Annette BENING, interprète brillamment l’Intelligence Suprême, chef spirituel du peuple Kree, esprit collectif qui en regroupe ses plus grands penseurs, l’actrice assume son rôle complexe d’une main de fer, tandis qu’elle apporte des émotions plus nuancées, grâce à l’intrigue du film révélée par petites touches.
On retrouve avec un immense plaisir Clark GREGG, qui interprète impeccablement l’agent Phil Coulson, jeune recrue du S.H.I.E.L.D. en 1995, l’acteur connait vraiment son personnage par cœur et cela se ressent, notamment à travers sa relation avec Nick Fury, futur directeur de l’organisation, avant les événements du premier « Avengers » ; Djimon HOUNSOU et Lee PACE reprennent leurs rôles respectifs de Korath et Ronan l’accusateur, le premier est épatant en tant que membre de la Starforce, le deuxième est parfait en tant que leader Kree à la mission inébranlable, leurs apparitions sont brèves mais participent à la mise en place de leurs personnages avant leur rôle déterminant dans « Les Gardiens de la Galaxie ».
Il faut se rendre à l’évidence, Marvel a mis les petits plats dans les grands, débouchant sur un des meilleurs films de son univers déjà bien établi. A titre personnel, je le placerai en solo, à côté des excellents « Captain America The Winter Soldier » et « Captain America Civil War », n’étant surpassé que par les films de groupe des tonitruants « Avengers Infinity War » et « Avengers Endgame ».
Basé sur un scénario très bien construit, non linéaire, dense et complétement maitrisé, l’histoire se révèle captivante, traçant une trajectoire originale depuis le début et nous immergeant directement dans l’intrigue, à travers le prisme d’une puissante héroïne, en pleine quête identitaire, ses origines faisant l’objet de flashback, qui explorent son passé afin de mieux se réapproprier une mémoire qui lui échappe. Au cœur du nouvel univers de Marvel Studios, Captain Marvel apporte un féminisme bienvenu, tout en douceur, souligné par la période du film située dans les années 90, époque où les restrictions furent levées pour les femmes, afin qu’elles puissent enfin accéder au pilotage des avions de chasse. Film rafraichissant à plus d’un titre, Brie LARSON irradie l’écran et délivre toute la complexité du personnage, rabaissé et manipulé par ses proches, elle se libère de son carcan et affiche une indépendance jubilatoire, refusant de prouver quoi que ce soit, très loin des rôles de potiche et ça fait du bien. Les personnages secondaires sont tous aussi bien exploités, développant plusieurs facettes et dévoilant des émotions complexes, loin des sentiers battus et offrant des moments inédits, comme la présentation d’une amitié touchante qui est préférée à la relation amoureuse classique.
PLUS LOIN PLUS HAUT PLUS FORT est l’accroche parfaite, pour définir l’expansion du MCU dotée une nouvelle ampleur, tant à travers la découverte de nouvelles planètes et de ses espèces extraterrestres que des révélations qui s’ensuivent, notamment sur la genèse du projet Avengers et la perte de l’œil de Fury ou bien le rebondissement de taille concernant l’histoire des Skrulls, qui sera encore plus surprenant si vous êtes un lecteur assidu de comics. Un film intelligent développant une touche d’humour très bien dosée, conçu sur un rythme fluide et solide, sans temps mort, qui ne perd jamais le spectateur, jusqu’au final où tout se met en place, afin de poursuivre vers un futur plein de promesse et cosmique à souhait, pour les prochains films, solo ou en groupe.
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